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Cela fait près de cinq decennies que la photographe de l'agence Magnum Susan Meiselas (US, 1948) utilise son appareil photo pour témoigner et tisser du lien. Meiselas a silloné le monde et traité un large éventail de sujets, de l'industrie du sexe à la guerre et aux violations des droits de l'homme. Elle met le doigt sur ce qui est souvent dissimulé ou ignoré du public. Aujourd'hui encore, Susan Meiselas aspire au contact direct et au dialogue avec les personnes qu'elle photographie. Son approche collaborative inclut également leur point de vue.

Meiselas mène des études de champ visuel qui s'étendent parfois sur de nombreuses années et dont les clichés sont rarement autonomes. Bien que la photographie reste son principal médium, elle a également fait un usage croissant d'autres formats, tels que des livres, films et enregistrements sonore, pour enrichir son œuvre photographique de récits.

Son oeuvre est alimentées par des questions urgentes sur ce que montre les clichés, mais aussi sur les personnes qu'ils servent. Meiselas fait aujourd'hui office de pionnière tant pour les photographes politiquement engagés qui documentent soigneusement leur oeuvre, l'entourent d'une réflexion et la contextualisent que pour ceux qui collaborent avec leurs sujets.

Cette rétrospective tire son nom d'une installation dans laquelle Meiselas porte un regard critique sur les clichés qu'elle a pris lors de l'insurrection populaire au Nicaragua en 1978 et 1979. Son titre, Médiations, évoque les aspirations fondamentales de l'artiste pour la photographie : « Certains trouvent utiles de se lancer à l'assaut du monde, d'autres non, c'est de cela qu'il retourne dans le photojournalisme. Je suis de ceux qui réalisent à quel point c'est précieux. A condition toutefois de véhiculer des informations et des idées. »